CP 03987/en

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Marcel Proust à Léon Hennique [peu après le 11 décembre 1919]

[1]

44 rue Hamelin

Monsieur

Je sais que vous n'étiez pas un ami de mes livres, le journal l'Eclair ne l'a pas caché[2]. Mais comme cela ne m'empêche en rien d'être l'admirateur des vôtres, j'ai été très heureux de trouver votre signature au bas de la lettre dont l'Académie Goncourt a bien voulu m'honorer. Je saisis cette occasion probablement unique pour moi de vous dire que la magnifique traduction que Mademoiselle Hennique a faite de La Bien Aimée de Hardy[3] a été bien souvent pour moi une compagnie féconde dans ma vie de souffrances physiques et morales. Souvent je me crois, par la pensée, dans l'Ile qui résonne du bruit des carriers[4].

Veuillez agréer Monsieur l'expression de mes sentiments les plus distingués

Marcel Proust

[5] [6]

Notes

  1. Note 1
  2. Note 2
  3. Proust confond la fille du destinataire, Nicolette Hennique, avec celle de Paul Margueritte, lui aussi membre de l'académie Goncourt. Ève Paul-Margueritte avait à cette date traduit deux romans de Thomas Hardy, The Well-Beloved (La Bien-Aimée, Paris, Plon-Nourrit, 1909) ainsi que A Pair of Blue Eyes (Deux yeux bleus, Paris, Plon-Nourrit, 1913). [PK, FP]
  4. La Bien-Aimée a pour décor l'Île des frondeurs (« the Isle of Slingers »), version fictive de l'Île de Portland (Dorset, Angleterre). Dans La Prisonnière, le héros demande à Albertine : « Vous vous rappelez assez dans Jude l'obscur, avez-vous vu dans La Bien-Aimée, les blocs de pierres que le père extrait de l'île venant par bateaux s'entasser dans l'atelier du fils où elles deviennent statues […] » (RTP, III, 878). [PK, FP]
  5. (Notes de traduction)
  6. (Contributeurs)