CP 03822/en
Marcel Proust à Antoine Bibesco [fin juin ou début juillet 1919]
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Mon cher Antoine
Pardonne-moi mon silence. Depuis que j'ai déménagé[2], des crises ininterrompues m'ont mis dans un état de dépression tel que je ne pouvais même pas signer un exemplaire de mes livres[3]. Pour comble la N.R.F. m'ayant envoyé quelques exemplaires j'en ai pris une pile pour en dédicacer quelques-uns. Mais à peine j'en avais signé trois, je me suis aperçu que les autres étaient des troisièmes éditions[4]. Je vais faire faire des recherches chez les libraires pour avoir des première édition, et aussitôt je t'en enverrai une de chacun de mes livres. Si tu vois des gens[5] à qui j'aurais dû envoyer mes livres et qui ne l'ont pas reçu (et le recevront bien un jour, dès que j'aurai ces première édition) excuse-moi je t'en prie. Ainsi par exemple Chaumeix, la Comtesse de Noailles, la Princesse de Chimay, la Princesse de Polignac, la Comtesse Greffulhe, Barrès etc., Léon Blum par-dessus tous. (Crois-tu que je peux envoyer (j'en ai) des deuxième et troisième éditions ?)[6].
Mets aux pieds de la Princesse[7] mes hommages de plus grande admiration respectueuse
Ton