CP 02913: Difference between revisions

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Reynaldo Hahn à Marcel Proust [peu avant le 5 mars 1915 ?]

(Cliquez le lien ci-dessus pour consulter cette lettre et ses notes dans l’édition numérique Corr-Proust, avec tous les hyperliens pertinents.)

[1]

Rien de plus cacachois que ce portrait. Je vous l'hensvoie pour vous amuser[2].

Je sais que la Veuve a été vous voir[3] : je me représente tout ce qui a entouré, précédé, marqué et suivi cette visite. Il fait ici un froid qui rend tout plus difficultueux, plus lent – et plus triste ; j'ai été passer deux jours chez le Commandant Cuny à 5 km d'ici (au repos aussi[4]) et viens de rentrer. Que de choses je pourrais vous raconter ! Mais il faudrait à la fois Mirbeau et Courteline[5] pour en donner une idée exacte. – Il paraît que Robert n'est plus par ici[6]. –

Hasdouen

Reynaldo

[7] [8]

Notes

  1. Dans une lettre à Mme de Madrazo qui semble dater du 5 mars 1915 (CP 02914 ; Kolb, XIV, n° 25), Proust transmet à celle-ci, selon la demande de Hahn, une photographie de son ami, qu'il trouve « bien gentille ». Philip Kolb suppose qu'il pourrait s'agir d'un autre exemplaire de cette même photographie, puisqu'un portrait-carte postale était destiné par nature à un tirage multiple. Si cette hypothèse est juste, la présente carte postale envoyée à Proust pourrait avoir été écrite [peu avant le 5 mars 1915]. Cette datation reste cependant incertaine, car elle semble en contradiction avec plusieurs éléments du texte épistolaire : voir ci-après note 3 et note 6. En effet, la visite de Madeleine Lemaire à Proust que mentionne Hahn ne saurait être antérieure au 6 avril 1915, et date vraisemblablement du mois de mai (CP 02929 ; Kolb, XIV, n° 40). Mais reporter à fin avril ou début mai la datation de la présente carte ne s'accorde guère avec la mention du « froid qui rend tout plus difficultueux, plus lent », évoquant le temps humide et glacial des mois d'hiver dans le Nord-Est plus que les journées encore fraîches du printemps. Une note mondaine parue dans la presse le 22 février 1915 : « M. Reynaldo Hahn est à l'état-major de la 10e division d'infanterie » (L'Intransigeant, 22 février 1915, rubrique « La Boite aux Lettres ») donne à penser qu'il n'avait peut-être rejoint le front que vers février 1915. [PK, FL, NM, PW]
  2. Hahn l'envoie peut-être aussi afin de rassurer Proust, qui se plaignait, dans sa lettre du [14 janvier 1915] à Mme de Madrazo (CP 02895 ; Kolb, XIV, n° 6), de n'avoir reçu « aucune nouvelle » de lui. [PK]
  3. « La Veuve » : surnom donné à Madeleine Lemaire et à sa fille Suzette (« la jeune veuve ») par Proust et Hahn. Voir par exemple Kolb, VI, n° 38 (CP 01387) ; VIII, n° 7 (CP 01751) ; VIII, n° 78 (CP 01822) ; IX, n° 74, n. 13 (CP 01999). La visite en question de Madeleine Lemaire semble être celle qu'elle envisage dans sa lettre à Proust du 6 avril [1915] : « Quand pourrai-je vous revoir ? Je dois revenir au mois de mai. Je vous assure que ce serait une joie pour moi de vous revoir et de causer. » (CP 02929 ; Kolb, XIV, n° 40). D'après le ton et les éléments fournis par cette lettre, il semble que leur précédente rencontre remontait à une des conférences que Reynaldo Hahn avait données à l'Université des Annales, entre le 27 avril et le 18 mai 1914 (CP 02929 et sa note 5). [PK, NM]
  4. Jeu de mots : Hahn vient de bénéficier de quelques jours de repos (comme le Commandant Cuny, semble-t-il), et la photographie le montre dans la position réglementaire d'un militaire « au repos ». Si la carte de Reynaldo Hahn est antérieure au 5 mars 1915 (voir note 1 ci-dessus), il pourrait s'agir d'une période de repos dont le Commdanant Cuny aurait bénéficié entre le 18 et le 27 février 1915, lors de la bataille de Vauquois. Après l'assaut infructueux qu'il dirigea le 17 février, au cours duquel il fut blessé, le 31e régiment d'infanterie fut mis au repos à Auzéville, à quelques kilomètres de là, avant de remonter en ligne le 27 février et de prendre Vauquois le 1er mars, victoire confortée malgré des contre-attaques allemandes du 2 au 4 mars. (Voir l'Historique succinct du 31e régiment d'infanterie. France. 1914-1918, Paris, Henri Charles-Lavauzelle, 1920, section «Vauquois», p. 10-12). Le lieu où est cantonné Hahn (« ici ») n'est pas précisé et, le combat pour la prise de Vauquois ayant été mené du 17 février au 4 mars, il ne peut, à ce stade, s'agir de cette localité. En revanche, si la carte postale date du mois de mai 1915, « ici » pourrait désigner Vauquois. [PK, FL]
  5. Mirbeau est notamment l'auteur des Vingt-et-un jours d'un neurasthénique (1901), roman satirique dont le personnage principal se nomme le colonel baron de Présalé. Quant à Courteline, plusieurs de ses nombreuses pièces brocardent la vie militaire : Les Gaîtés de l'escadron (1886), sa première pièce, fantaisie militaire en neuf tableaux qui met en scène les soldats « tire-au-flanc » et leurs sous-officiers « petits chefs » ; créée au théâtre de l'Ambigu-Comique en février 1895, elle fut reprise au Théâtre Antoine en 1899 et interdite par la censure pendant l'affaire Dreyfus. Voir aussi Le 51e Chasseurs (1887) ; La Vie de caserne (1895) ; Les tire-au-cul : les gaîtés de l'escadron (1904) ; ainsi que plusieurs de ses nouvelles ou romans, comme Le train de 8 h 47 (1888). [PK, FL]
  6. Cette indication ne correspond pas aux informations fournies par les lettres de Proust, selon lesquelles son frère Robert aurait été dans le même secteur que Reynaldo Hahn pendant toute cette période. Proust écrit à Robert de Billy [entre le 8 et le 11 avril 1915] (CP 02915 ; Kolb, XIV, n° 26) : « Reynaldo est dans l'Argonne probablement pas très loin de Robert ». En revanche, au vicomte d'Alton [peu après le 12 mai 1915], il dit que son frère est à Arras (CP 2050). Si Robert Proust n'est plus en Argonne au moment où Hahn écrit cette carte, sa datation devrait être située vers le mois de mai 1915, ce qui pourrait corroborer la visite de Madeleine Lemaire à Proust (voir note 3 ci-dessus) mais paraît peu compatible avec la mention d'un froid glacial. Il se peut cependant que l'information de Hahn soit erronée, fondée sur de fausses rumeurs. En effet, Robert Proust ayant détaché de son poste à l'hôpital d'Étain en novembre 1914 pour diriger une ambulance, il est possible qu'en apprenant qu'il n'était plus à Étain, Hahn ait cru que Robert Proust avait changé de secteur. [FL]
  7. (Notes de traduction)
  8. (Contributeurs)